Protéger les marais, c’est protéger le climat: à la recherche de sites potentiels

Un marais intact est un immense puits de carbone et un véritable havre de biodiversité. Pourtant, même s’ils sont protégés par la loi, de nombreux marais de suisse sont asséchés et continuent de rejeter du CO2 dans l’atmosphère. Pour interrompre ce processus, il est impératif de les remettre en eau. Les programmes de protection climatique de myclimate en faveur de la renaturation des hauts-marais et des bas-marais
encouragent la remise en eau de ces écosystèmes sensibles de manière ciblée. Dix marais ont d’ores et déjà pu retrouver leur état initial grâce à cette initiative, mais l’objectif est d’attirer d’autres projets de renaturation et, ainsi, de contribuer durablement à la protection du climat et à la biodiversité.

Fig. 1: Plan d’eau stagnante réhaussé sur une surface renaturée au Niremont, dans le canton de Fribourg (photo: Sebastian Eppler).

État des marais en Suisse

Par le passé, de nombreux marais ont été asséchés en creusant des fossés de drainage, afin de pouvoir y développer l’exploitation agricole et forestière ainsi que les gisements de tourbe. Bien que protégés depuis le vote sur l’initiative de Rothenthurm en 1987, de nombreux hautsmarais et bas-marais sont encore drainés à l’heure actuelle, car le manque de moyens financiers fait souvent obstacle à la réalisation des renaturations nécessaires. Conséquence: ces marais déshydratés continuent d’émettre des quantités de CO2 considérables. La remise en eau est l’unique moyen pour interrompre ce processus et pour qu’un marais asséché puisse à nouveau jouer durablement son rôle de puits de carbone.

 

Un sol marécageux intact piège le carbone durablement

Les marais à l’état naturel présentent un énorme potentiel de séquestration de carbone: bien qu’ils ne recouvrent que 3 % des terres émergées, ils stockent près du tiers du carbone piégé dans le sol. Lorsqu’un marais est asséché, l’oxygène qui pénètre dans le sol transforme les composés carbonés de la tourbe en CO2, qui se libère dans l’atmosphère. Pour inverser ce processus, il faut combler les fossés de drainage (fig. 2 et 3). Dès que le niveau d’eau remonte et que l’état du marais se stabilise, la décomposition de la matière organique s’interrompt et le carbone reste séquestré durablement dans le sol.

Fig. 2: Fossé de drainage qui doit être comblé lors de la remise en eau du marais (photo: Mélanie Siegrist).

Une méthode développée par le WSL

Les projets de protection du climat impliquant la renaturation des marais sont réalisés grâce à une méthode développée par l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) qui permet d’estimer les émissions de CO2 que la renaturation d’un haut-marais permet d’éviter. D’après cette méthode, les cinquante premiers centimètres de tourbe d’un haut-marais séquestrent des émissions potentielles de 1000 tonnes de CO2 par hectare, qui seraient libérées dans l’atmosphère au cours des 50 à 100 prochaines années si le site n’était pas remis en eau. Sur la base de cette approche, myclimate a mis en place le programme de protection climatique pour les hauts-marais en 2019, puis un programme semblable pour les bas-marais en 2023.

 

Protection du climat et plus encore: des bénéfices pour la biodiversité

La beauté de ces programmes est qu’ils préservent le climat à l’échelle mondiale en déployant aussi des effets bénéfiques pour la nature au niveau local. En effet, les marais sont des écosystèmes aquatiques importants pour certaines espèces animales et végétales rares voire menacées. Ils fournissent aussi une contribution non négligeable à l’adaptation au changement climatique: leur énorme capacité de rétention d’eau aide à réguler le régime hydrique en faveur de l’agriculture, à améliorer la protection contre les crues et à disposer de réserves d’eau en période de sécheresse.

 

Un soutien financier à travers les programmes de protection climatique

Les projets de renaturation d’importance nationale sont financés grâce à des contributions de la Confédération, des cantons et d’autres organisations. Myclimate verse une subvention aux projets qui sont acceptés dans un programme de protection climatique. Cette subvention, qui comble une lacune de financement pour la remise en eau, est financée par la vente des émissions de CO2 évitées. Jusqu’à présent, dix projets ont été annoncés dans les cantons de Fribourg, de Glaris, des Grisons, du Jura, de Lucerne et de Neuchâtel, et ont déjà été partiellement réalisés. Le programme est ouvert à d’autres projets, l’objectif étant de lancer le plus grand nombre possible de renaturations de marais, afin d’exploiter les synergies entre protection de la nature et protection climatique de manière optimale.

Fig. 3: Chantier de renaturation dans le canton de Neuchâtel. La majeure partie des fonds investis dans les travaux bénéficie à l’économie régionale (photo: Sebastian Eppler).

Demander une subvention

Les services cantonaux N+P et les organisations qui souhaitent renaturer un marais dans le cadre du programme de protection du climat myclimate peuvent déposer leur projet avec le formulaire en ligne disponible sur le site myclimate.org/marais.

 

Qui est myclimate?

Myclimate est un partenaire engagé dans la protection efficace du climat au niveau mondial et local. Avec des partenaires de l’économie ainsi que des particuliers, l’organisation souhaite préparer l’avenir de la planète à travers des offres de conseil et de formation ainsi qu’en proposant ses propres projets. C’est l’engagement que myclimate poursuit en tant qu’organisation à but non lucratif, axée sur le marché et les clients. Votre entreprise ou votre organisation souhaite-t-elle financer l’un de nos projets de renaturation des marais afin de contribuer à la protection du climat? N’hésitez pas à prendre contact avec nous par courriel ou par téléphone au

Fig. 4: Marais remis en eau dans le canton de Neuchâtel (photo: myclimate).

Renseignements

myclimate
Pfingstweidstrasse 10
8005 Zürich

E-Mail: info@myclimate.org
Tel.: 044 500 43 50